Qu’est ce qui fait des fleshmobs une oeuvre d’art à part entière ?
Qu’on les voit en vrai ou à travers un écran, les flashmobs sont toujours impressionnants. Pour moi qui suis passionné par l’art sous toutes ses formes, je considère chaque performance comme une oeuvre vivante. Ce genre de rassemblement demande du temps et de l’organisation pour que tout soit parfait.
De la danse oui, mais pas seulement
Dans la plupart des cas, les flashmobs prennent la forme de chorégraphies qui épatent les passants. Cependant, on trouve bien d’autres moyens d’expression comme le fait de se figer sur un laps de temps bien précis, des batailles d’oreillers, des chaînes de bises et encore, la liste est longue. On parle d’un rassemblement ouvert au public qui est libre de participer s’il le souhaite.
Le flashmob est sans conteste un mode de communication puissant. Grâce à une élaboration étudiée dans ses moindres détails, on peut capter et retenir l’attention pour faire passer un message spécifique. Ayant évolué pendant de longues années dans l’univers de la pub et du marketing, je peux vous assurer que ce n’est pas toujours évident de trouver des idées novatrices. Là, il ne s’agit pas seulement de traduire un concept via des dessins et des mots. Il faut carrément transformer le corps humain en outil de communication.
La principale difficulté c’est que tout s’organise via le web. Oubliez les répétitions en salle (ou ailleurs), il faudra attendre le jour J pour que tous les participants se retrouvent au même endroit. Tout doit être parfait au millimètre près et justement, cette coordination ne s’improvise pas. Il faut s’assurer que toutes les montres affichent la même heure pour garantir la synchronisation du début à la fin de l’uvre. Le choix du numéro à exécuter est tout aussi complexe puisqu’il faut être certain que le résultat sera exclusif, sans risque de confusion avec d’autres flashmobs qui ont déjà fait le buzz (ou pas).
Trouver le bon endroit pour atteindre un maximum de cibles sans gêner la circulation ou générer des nuisances sonores est un défi à part entière.
Lorsque des accessoires sont prévus, la difficulté monte encore d’un cran. Garantir la visibilité des pancartes, choisir les bonnes couleurs pour les tenues Tout cela demande une analyse minutieuse, de gros efforts qui méritent d’être salués.
Retour sur l’histoire des flashmobs
C’est en 2003 que les flashmobs sont apparus aux USA, sur l’initiative de Mob Project. Malheureusement, le premier essai s’est vu stopper net dans son élan par les forces de l’ordre qui avaient eu vent du projet. Le second essai a été concluant car les organisateurs ont trouvé le moyen de n’éveiller aucun soupçon jusqu’au dernier moment. 200 personnes ont participé et l’évènement en a rapidement inspiré d’autres. Ceux qui ont suivi ne manquaient vraiment pas d’originalité !
Le 9 août 2003, c’étaient quelques dizaines de personnes qui jetaient des canards en plastique (environ 200, au total) dans le bassin de la Place-des-Arts à Montréal, à grand renfort de « coin ! coin !
Le 28 août de la même année, environ 100 personnes se sont rassemblées dans le hall du Louvre, marchant à vive allure, téléphone à l’oreille, avant de s’arrêter brusquement, d’applaudir puis de se disperser.
Le 29 mai 2010, plusieurs villes européennes ont dansé simultanément sur Glow, le tube de Madcon pour le concours Eurovision de la chanson. Il fallait le faire !
Un flashmob ne se réalise pas en un claquement de doigt car chaque détail compte pour le succès de l’évènement. Il faut de la créativité, beaucoup de sens pratique et des capacités organisationnelles sans faille. Vraiment, je ne peux qu’admirer ceux qui sont à l’origine de ces performances.