Design culinaire : une rencontre époustouflante entre deux arts magiques
Quand on est un créateur dans l’âme comme Marc Bretillot, l’inspiration n’a quasiment aucune limite. Ce professeur à l’ESAD (École Supérieure d’Art et de Design) de Reims a trouvé le moyen de conjuguer design graphique et gastronomie de la plus belle des façons en inventant le design culinaire.
Design culinaire, quésako ?
Savoir cuisiner, c’est bien et ce n’est déjà pas à la portée de tout le monde. Mais transformer les plats en chefs-d’uvre pour mettre en appétit, ça relève carrément de l’exploit. C’est pourtant l’objectif du design culinaire qui autorise tous les styles, du moment que la mise en scène suscite l’envie de passer à la dégustation.
Le design culinaire publicitaire est probablement la forme la plus répandue. D’ailleurs, vous êtes sans doute déjà passé devant ces affiches appétissantes qui mettent un produit impeccable en avant. Vous savez, c’est comme les pubs de hamburgers hyper bien garnis, sans sauce qui dégouline sur les côtés ni steak cramé. Avouez que ça n’a rien à avoir avec ce que vous retrouvez ensuite dans votre assiette mais l’image a pourtant réussi à vous mettre l’eau à la bouche. Et c’est comme ça que les ventes sont boostées.
Cependant, le véritable design culinaire est beaucoup plus délicat, beaucoup plus complexe aussi, du moins à mon avis. Il ne s’agit pas de réaliser un beau dressage juste pour la photo, ce qui autoriserait quand même quelques imperfections dans les angles non immortalisés par le cliché. C’est un travail de précision sous tous les angles. Il est indispensable de posséder des compétences pointues dans les métiers de bouche et de disposer de talents créatifs très développés pour valoriser les produits, attirer l’attention sur une préparation, garantir l’harmonie des saveurs, des couleurs et des textures.
En bon designer que je suis, je ne peux qu’être admiratif face aux prouesses de ceux qui mettent leurs talents au service de la gastronomie.
Une décoration à la fois technique et artistique
On pourrait penser que le design culinaire c’est seulement un art axé autour de la décoration. Et bien non ! Il n’y a pas que le visuel qui compte car nous sommes avant tout dans la restauration et il est impératif de satisfaire les papilles les plus exigeantes. Du coup, il est indispensable de bousculer les attendus pour réinterpréter des plats souvent classiques afin d’en faire des uvres hautement artistiques.
Du coup, comment ils s’y prennent ces designers culinaires ? Ils jouent avec les émotions pour provoquer des coups de cur. Ils explorent inlassablement de nouvelles pistes pour repenser l’art de la dégustation. Ils imaginent des façons avant-gardistes pour travailler les produits dans des formes auxquelles on ne s’attend pas. Les saveurs restent évidemment au centre de l’attention et je peux vous garantir que c’est loin d’être chose aisée.
On ne devient pas designer culinaire du jour au lendemain. C’est un métier passion qui nécessite un apprentissage progressif. Différentes formations sont ainsi proposées pour découvrir les options de revisite de la cuisine classique. Créer de nouvelles recettes, travailler toutes les déclinaisons imaginables (ou pas) d’un ingrédient donné, surprendre le consommateur à chaque étape de la dégustation, voilà le but du design culinaire. Je vous conseille d’essayer, c’est quelque chose de passionnant. Il faudra évidemment avoir de la patience à revendre et ne surtout pas craindre les échecs car réussir du premier coup est un peu utopique.
Concilier deux arts qui, à la base, n’ont rien en commun est un exercice difficile. Au final, avoir de bonnes idées ne suffit absolument pas. Il est plus indispensable encore de savoir leur donner forme en s’assurant que tout tienne en place et que les saveurs ne soient pas dénaturées.